(Agence Ecofin) – Dans le monde, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) est l’un des principaux fléaux qui minent la durabilité des stocks halieutiques. Dans les zones les plus touchées par le phénomène, figure l’Afrique dont les eaux poissonneuses attirent les navires de la planète.
Le Cameroun vient de se voir octroyer un « carton rouge » par la Commission européenne (CE) en raison de l’insuffisance de ses efforts dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).
Par cette décision annoncée le jeudi 5 janvier dans un communiqué de presse, l’instance européenne identifie officiellement la première économie d’Afrique centrale comme un pays non-coopérant dans le cadre de ladite législation.
Pour expliquer sa démarche, l’institution met en avant un contrôle inadéquat de la flotte nationale et l’absence de mécanismes de sanction pour enrayer et prévenir les activités de pêche INN.
En outre, la CE explique que les autorités camerounaises continuent d’enregistrer les navires de pêche opérant en dehors de ses eaux territoriales, dont un bateau de pêche INN, sans qu’il y ait un suivi de leurs activités. Ceci alors même que le pays s’était vu adresser en février 2021, un avertissement (carton jaune) à la suite de préoccupations exprimées par l’UE.
Si elle indique vouloir continuer à « dialoguer avec les autorités » pour l’amélioration du cadre juridique et des capacités du pays, la CE estime que la prochaine étape est l’inscription du Cameroun sur la liste de l’Union européenne pour manque de collaboration dans la lutte contre la pêche INN.
Une fois cette inclusion réalisée, l’institution pourrait interdire l’importation des produits de la pêche en provenance du Cameroun. Par ailleurs, les navires européens devront également cesser toute activité dans les eaux territoriales du pays et les accords de pêche entre l’UE et le pays ne seront plus possibles.
Pour le Cameroun, ces différentes sanctions devraient avoir une portée limitée d’un point de vue financier dans la mesure où l’UE n’est pas un marché d’exportation majeur des produits halieutiques du pays.
En effet, la crevette principal produit halieutique expédié par le Cameroun est déjà bannie depuis 2004 du marché communautaire pour non-conformité aux normes d’hygiène dans la capture, la transformation et la conservation. Actuellement, c’est l’Asie qui capte l’essentiel des cargaisons du crustacé avec un volume d’environ 102 tonnes absorbé en 2021.
Pour rappel, le Cameroun a produit en 2022, près de 170 000 tonnes de poissons selon les données officielles. L’essentiel de ce stock provient de la pêche maritime artisanale et de la pêche continentale.
Source:https://www.agenceecofin.com/peche/1001-104297-le-cameroun-epingle-par-l-ue-pour-la-faiblesse-de-sa-collaboration-dans-la-lutte-contre-la-peche-inn