Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a salué, hier, les importants résultats obtenus par le Projet régional des pêches en Afrique de l’Ouest (Prao-Sénégal) dont la première phase sera clôturée le 15 septembre prochain. Il a sollicité encore la Banque mondiale pour l’obtention d’une deuxième phase en vue de pérenniser les acquis.
Lancé en 2010, le Projet régional des pêches en Afrique de l’Ouest sera clôturé le 15 septembre prochain. Hier, un atelier a réuni les acteurs pour tirer le bilan de six années d’activités. Prao-Sénégal, d’un coût global de 7.200.000.000 de FCfa (dont 6,750 milliards de la Banque mondiale) a été initié pour accompagner la volonté politique exprimée par le Sénégal, de faire de la pêche un secteur plus porteur et plus durable avec comme finalité, l’optimisation de sa contribution à l’émergence économique et sociale du pays. Cette ambition a été essentiellement centrée autour de trois leviers : la gestion durable des pêcheries, la lutte contre la pêche illégale et la valorisation des produits halieutiques. Tirant le bilan, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a salué les importants acquis de ce projet dans ces trois domaines.
Selon Oumar Guèye, la mise en œuvre du Prao-Sénégal a également offert l’opportunité d’impulser des réformes essentielles pour le secteur comme la définition d’un nouveau permis de pêche artisanale basé sur les espèces, l’implication et la responsabilisation des acteurs dans la gestion des ressources halieutiques. Autres réalisations du projet ; la contribution à l’actualisation du Code de la pêche maritime permettant la mise en cohérence avec les exigences de l’approche de cogestion locale des pêcheries ; la mise en œuvre d’une stratégie de maîtrise durable de l’immatriculation des pirogues ; l’élaboration d’un Plan d’actions national de lutte contre la pêche illégale.
Il y a également la mise en place d’une zone de pêche protégée sur la Petite côte, des zones d’immersion de récifs artificiels à Bargny et à Yenne. La mise en œuvre des initiatives locales de cogestion des pêcheries artisanales dans douze sites répartis entre la presqu’île du Cap-Vert, la Petite côte et le delta du Saloum, figure également dans le bilan du Prao-Sénégal. Il y a, en plus, l’adoption de deux plans d’aménagement des pêcheries dont la mise en œuvre permettra d’amplifier les retombées de la pêche dans les économies locales et dans l’industrie halieutique. «Au regard de ces résultats, il est possible d’affirmer, sans risque de se tromper, que c’est dans la gestion durable des ressources halieutiques et la réhabilitation des écosystèmes marins côtiers que le Prao-Sénégal s’est le mieux illustré », a ajouté le ministre de la Pêche.
Il n’a pas manqué de rappeler la mise en place, en partenariat avec le Crédit mutuel du Sénégal, d’un fonds de microcrédits de cinq cent millions de FCfa pour financer des microprojets d’entreprenariat féminin et de reconversion des pêcheurs dans des secteurs alternatifs à la pêche. Dans la même dynamique, le Prao-Sénégal a également financé, pour plus de six cent millions de FCfa, des activités génératrices de revenus en faveur des Comités locaux de pêcheurs des sites d’intervention.
Oumar Guèye soutient que la nécessité de préserver les importants résultats enregistrés dans la mise en œuvre du projet, justifie amplement le besoin de pérennisation des acquis ainsi que l’appropriation de ces résultats par les acteurs bénéficiaires. Il a sollicité, de la Banque mondiale, une deuxième phase justifiée par les besoins de consolidation des acquis et de mise en œuvre d’autres programmes et projets. Le représentant de la Banque mondiale a réaffirmé la volonté de l’institution de travailler avec le gouvernement et toutes les parties prenantes pour une gestion durable des ressources.
Aliou KANDE
Source: http://www.lesoleil.sn