Le passage à Cotonou de l’A960 Godetia de la Marine belge est tout aussi bénéfique pour la Marine béninoise. Comme à l’occasion de ses précédentes missions en Afrique de l’Ouest ce navire qui a quitté le port de Zeebruges en Belgique le 7 octobre dernier fait escale à Cotonou. Depuis le 9 novembre dernier, à Lomé, des stagiaires togolais et béninois (une dizaine dont trois officiers) ont embarqué à son bord et reçoivent une formation complète sur la lutte contre les incendies, la sécurité à bord, la navigation, la manipulation de l’armement individuel, les premiers soins et les techniques d’arraisonnement et d’abordage de navires. Mais le Bénin ne se contentera pas de ce seul avantage. Le capitaine de Vaisseau Kader Aliassou Aballo, chef division opération à l’état major des forces navales a expliqué au cours d’une conférence de presse donnée à bord de l’A960 Godetia, ce mercredi 20 novembre, qu’une autre équipe belge est aussi présente à Cotonou depuis plusieurs jours pour évaluer les capacités des forces navales béninoises, évaluer un équipage béninois formé en 2018 et donner par la même occasion, une formation à des fusiliers.
Le séjour à Cotonou du navire Godetia s’inscrit dans le cadre de l’opération « Maritime capacity bulding 2019 » avec pour finalité d’aider à la professionnalisation des marins et garde-côtes des pays de l’Afrique de l’Ouest afin d’améliorer la sécurité maritime dans la région du golfe de Guinée. Le Bénin, en ce qui le concerne, a tout à y gagner et cette opération lui permet de se mettre davantage en état d’alerte pour faire face à la criminalité maritime, la piraterie et les différentes menaces comme la pêche illégale, les trafics de tous genres (drogue, armes, êtres humains). Xavier Leblanc, ambassadeur du royaume de Belgique près le Bénin, justifie la présence du navire à Cotonou par la tradition de solidarité et de coopération de son pays. Au regard du contexte régional et de l’actualité relativement aux actes de piraterie, il salue l’apport de l’expertise belge pour aider non seulement le Bénin, mais aussi les autres pays à se tenir prêts et outillés pour agir.
Le commandant du navire Godetia, le capitaine de Corvette Gert Laenen, pour sa part, rappelle les trois missions essentielles de son bâtiment. Il met entre autres l’accent sur la solidarité militaire et humaine, la surveillance et la défense. Sur le premier point, il rappelle que la Belgique est un partenaire fiable et loyal et que la coopération bilatérale est très importante pour son pays, dans son ambition de soutenir les autres pays et de les aider à restaurer leur stabilité. Quant à la mission de surveillance, elle se résume à la participation à des exercices pour stimuler la coopération et faire face aux activités illégales qui se développent. La mission d’entrainement se résume à la préparation des troupes pour la défense. « La coopération avec le Bénin est très importante pour la Belgique », tranche-t-il.
Cette coopération est vieille de bientôt vingt ans et prend essentiellement en compte la formation des cadres béninois dans les écoles de formation agréées par le royaume de Belgique, la formation des personnels militaires qui participent aux opérations extérieures et enfin l’acquisition de matériels, selon les explications du colonel Didier Ahouanvoedo, porte-parole des forces armées béninoises. Avant de partir de Cotonou pour Dakar, avec à son bord les trois officiers stagiaires béninois, l’A960 Godetia acheminera 40 mètres cubes de matériel de solidarité destiné aux populations de Cotonou (écoles et hôpitaux).
Source:https://lanationbenin.info/defense-formation-et-solidarite-le-benin-recoit-le-navire-belge-godetia/