Le Libéria est sur le point d’assurer son indépendance dans le secteur de la pêche. L’Autorité nationale des pêches et de l’aquaculture (NaFAA) s’apprête à mettre en service son laboratoire compétent pour certifier et contrôler la qualité des poissons. Ceci résulte d’un accord de partenariat signé avec le gouvernement islandais en février 2019. Les autorités n’attendent plus que l’arrivée du matériel islandais de pointe à Monrovia, souligne Liberian Observer.
Actuellement, le Liberia possède un très important stock de poisson, mais ne peut pas exporter vers les marchés internationaux car il n’existe pas de laboratoire compétent. Ainsi, les poissons sont acheminés au Ghana ou en Côte d’ivoire où les poissons sont testés et certifiés. Une situation qui génère un manque à gagner énorme pour le pays.
La mise en place de ce laboratoire permettra d’adopter les protocoles de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et de ratifier des traiter internationales tels que l’Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du Port (PSMA) de la FAO qui permet d’exporter les produits vers les Etats-Unis, l’Union européenne, le Japon, le Royaume-Uni, etc.. Il est estimé que cela peut multiplier par 3 – au moins ! – l’ensemble de ses revenus issus de la pêche !
Le laboratoire sera exploité par le NaFAA et le Liberia Standard Laboratory, une fois qu’ils auront signé un contrat d’uniformisation des protocoles nationaux et définit les procédures opérationnelles standard. Au cours des premiers mois, il sera installé, géré et exploité grâce à des consultants islandais. L’Islande a également fourni une formation de six mois à des techniciens libériens pour les aider à faire fonctionner le nouveau laboratoire après la période d’essai. Dernièrement, on compte six techniciens revenus d’Islande et ayant acquis les compétences théoriques et techniques nécessaires aux opérations du laboratoire.
Rappelons que le Liberia est un pays côtier avec le deuxième plus grand littoral d’Afrique de l’Ouest, après le Nigeria. Selon Front Page Africa, ce laboratoire est le premier depuis les années 1970, soit avant la guerre civile. Cette dernière a conduit à l’abandon de nombreuses infrastructures importantes, telle que la jetée de Mesurado qui pouvait débarquer des navires industriels et semi-industriels de pêche. En juillet 2019, le Banque mondiale a accordé $ 40 millions pour réhabiliter la jetée de Mesurado et la création d’un port de pêche moderne. La NaFAA espère donc faire renaitre ce secteur avec le soutien notamment de la Banque et de l’Union européenne.
L’industrialisation du secteur permettra une hausse de la production et une baisse des prix importantes ; cela permettra aussi d’assurer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des 33 000 pêcheurs du pays.
La création de telles structures permettra aussi au pays de concurrencer ses voisins pour qui la filière est très rentable, que ce soit la Côte d’ivoire, le Ghana, la Guinée ou même la Gambie. Chez ce dernier, le secteur emploie 25 000 à 30 000 personnes et assure les moyens de subsistance de 200 000 autres personnes, particulièrement des femmes qui assurent la transformation et la commercialisation du poisson. En Guinée, la pêche assure 40 % du budget total de l’Etat ! Au Ghana, le poisson représente 60 % de l’apport en protéine animale de population. Et c’est en Côte d’Ivoire, à Abidjan, où se trouve le plus grand port de pêche au thon d’Afrique ; il traite 100 000 tonnes de thon par an. Le Libéria a donc toutes les raisons d’espérer.
Source:http://www.commodafrica.com/10-04-2020-le-liberia-se-dote-dun-laboratoire-de-certification-du-poisson