BENIN, INVENTAIRE NATIONAL DE COLLECTE DES DONNEES SUR LA PECHE.
1. INFORMATIONS GENERALES RELATIVES AUX PÊCHES AU BÉNIN.
Le sous-secteur des pêches comprend trois domaines d’activités de grande importance::la pêche maritime, la pêche continentale et l’aquaculture. Le Bénin dispose d’une façade maritime longue d’environ 121 Km qui s’étend de la frontière nigériane à la frontière togolaise. Dans sa zone économique exclusive (ZEE) de près de 27 750 Km2, le plateau continental ou se produisent de rares et faibles upwellings, possède un fond sablonneux et couvre une superficie d’environ 2 800 km2 entre les isobathes 10 et 100 m, mais atteint 3 100 km2 dans les profondeurs de 200 m. La largeur moyenne du plateau continental atteint 27 km depuis la côte. Malgré l’étroitesse du plateau, la faune ichtyologique est diversifiée de plus de 257 espèces dont 43 sélaciens et 214 téléostéens.
Le développement des pêches maritimes au Bénin est confronté à de multiples problèmes et l’exploitation halieutique est faite dans des conditions quelque peu confuses. Cette situation se traduit par les constats suivants; i) une évolution anarchique de la production due à un suivi peu rigoureux voire inefficace de la pêche, ii) une méconnaissance des fonds de pêche, et iii) une mauvaise organisation socioprofessionnelle dans le domaine. L’upwelling est presque absent sur les côtes béninoises. Les insuffisances qui caractérisent la pêche maritime béninoise sont liées, non seulement à la mauvaise gestion des ressources mais aussi à leur connaissance scientifique qui demeure encore fragmentaire.
La pêche artisanale maritime est pratiquée à partir de 80 campements de pêcheurs disséminés dans les quatre départements côtiers du Bénin. On compte actuellement 4 345 artisans pêcheurs opérant en mer dont 2 234 béninois (51,4%), 1 993 ghanéens (46%), 115 togolais (2,54%) et 3 nigérians (0,06%). Les engins couramment utilisés sont les filets maillants, la senne tournante, la senne de plage, la ligne à main. Le parc piroguier de la pêche artisanale maritime comporte selon les résultats de l’enquête socioéconomique de 1999, 816 pirogues opérationnelles dont environ 46 pour cent sont motorisées.
Pêche artisanale lagunaire
La pêche lagunaire au Bénin est considérée comme une forme de pêche continentale.
Pêche artisanale continentale
La pêche continentale produit annuellement une quantité de poisson importante. Le grand nombre de cours d’eau, réservoirs, retenues d’eau, fleuves, ruisseaux, etc. forment la base d’une pêcherie dont la production est estimée à de 30 000 tonnes par an. La pêche continentale est peu connue. Un recensement partiel a été effectué en 2006 pour couvrir les trois districts au sud du pays. Le projet PADDPA envisage d’exécuter une enquête cadre dans l’avenir.
La pêche continentale est une activité très importante pour les communautés riveraines par son caractère générateur d’emplois et surtout d’une source de protéines pour l’ensemble de la population. Elle occupe environ 57 500 pêcheurs et une centaine de femmes qui rivalisent avec les hommes sur le lac Ahémé et la lagune côtière en faisant la pêche aux crabes et aux huîtres. Environ 40 000 femmes sont impliquées dans la filière pêche. Par ailleurs, la pêche continentale fait vivre en amont et en aval plus de 300 000 personnes représentées par les vendeurs de matériel de pêche, les fabricants de pirogues, les transformatrices et vendeuses de poissons, les écailleuses de poissons, etc.
2.2 Pêche industrielle
La pêche maritime industrielle est, quant à elle, peu développée. L’effort de pêche ne dépasse guère 40 marées en moyenne pour les dix (10) dernières années et le débarquement annuel se situe autour de 600 tonnes de poisson, ne représentant que 8 pour cent du total de la pêche maritime. L’engin utilisé est le chalut de fonds. Une douzaine de chalutiers pêche arrière exploitent les zones maritimes sous juridiction béninoise.
Pêche thonière
Il n’existe pas de pêche thonière au Bénin, bien qu’il soit possible que des bateaux étrangers capturent des thons au large du Bénin. Dans ce cas il s’agit de capture non déclarées.
2.3 Ressources maritimes
Les informations disponibles indiquent que les eaux sous juridiction béninoise sont relativement pauvres en ressources halieutiques. Le potentiel exploitable de poisson serait de 12 000 tonnes par an et celui de crevettes autour de 400 tonnes par an. Bien que le Bénin dispose de nombreux écosystèmes aquatiques présentant d’importantes potentialités, le sous–secteur halieutique reste globalement déficitaire en matière de production au point que les importations de produits halieutiques deviennent de jour en jour plus importantes.
Ressources pélagiques
La plupart des pêcheurs artisanaux ciblent les petits pélagiques, c’est-à-dire. les sardinelles, les brochets (barracudas), les carangues (Caranx spp), les fritures (Brachydeuterus auritus), etc. Les pélagiques également ciblés sont les marlins, les poissons-voiliers et les maquereaux espagnols, etc.
Ressources démersales
Il s’agit des ressources en poissons, crustacés et céphalopodes. Le premier groupe est le plus important ; les représentants du deuxième sont également exploités mais exportés. Les céphalopodes font partie des captures accessoires et ne sont pas vraiment ciblés.
Poissons
Les poissons sont subdivisés en espèces qui se trouvent sur les fonds chalutables (Pseudotolithus spp, Galeoides, poissons plats, etc.) et celles qui vivent sur les fonds rocheux (Lutjanus, Sparus, mérous, etc.).
Crustacés
Dans la région des embouchures des fleuves se trouvent les fonds à crevettes, qui sont pêchées surtout par les bateaux étrangers. Les langoustes ont été observées dans les captures des chalutiers (poissonniers), mais pas en grandes quantités.
Céphalopodes
Les poulpes sont rares dans les captures,; les autres espèces ne sont pas ciblées. Lorsque des céphalopodes sont débarqués, il s’agit de prises accessoires.
3. POLITIQUE ET GESTION DES PÊCHES
3.1 Cadre de législation
La législation sur les licences et zones de pêche existe, y compris les mesures de gestion en ce qui concerne les maillages autorisés pour les différents engins de pêche.
Pour plus d’info visitez: WWW.FAO.ORG