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« Cette mesure met un terme à l’utilisation du pavillon de complaisance pour des bateaux appartenant à des étrangers, car les statistiques montrent qu’ils utilisent du matériel de pêche prohibé et opèrent dans les zones réservées à la pêche artisanale », a-t-il expliqué.
Le cas de la
Cette pêche illicite se caractérise de différentes façons. Elle va de l’infraction à la réglementation, à savoir la pêche en dehors de la saison ou de la zone autorisée, le dépassement de quotas, l’utilisation de techniques de pêche destructrices, etc. au pillage pur et simple pratiqué par des navires sans licence qui mélangent ensuite souvent, le butin ainsi « volé » aux prises légales avant de débarquer et vendre le tout dans des ports légaux en Europe ou en Asie. Selon les experts de Greenpeace, ces navires-pirates ciblent principalement les espèces à forte valeur ajoutée, comme le thon rouge, les crevettes ou encore les homards. De plus, ils ont recours à des techniques particulièrement destructrices, comme le chalutage de fond, la pêche à l’explosif et le rejet massif en mer de poissons jugés non rentables. La pêche pirate est donc une menace pour la biodiversité marine, surtout en Afrique de l’Ouest où la majorité de la population vit du poisson. La pêche joue en général, un rôle crucial pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les revenus des ménages de cette sous-région. De ce fait, cette activité illégale prive les pêcheurs locaux de leurs ressources et empêche le développement de filières d’exportation.
Le manque à gagner est estimé à deux milliards de dollars par an sur l’ensemble du continent, selon une enquête du Commandement central de l’armée américaine pour l’Afrique (Africom). Une perte qui a poussé l’Union africaine (UA) et la FAO à mener une contre-attaque et à intensifier leur combat contre ce phénomène. L’UA a ainsi adopté au printemps dernier une « stratégie maritime africaine intégrée » visant la protection des côtes africaines contre la pêche illicite, les actes de piraterie et les trafics en tous genres. Pour ce faire, une mutualisation des opérations de surveillance des côtes et la création d’une base de données sur toute la flotte présente dans les eaux africaines ont été préconisées. La FAO a quant à elle adopté, il y a un an, un nouveau traité qui a pour but de prohiber l’accès aux ports des navires pratiquant la pêche illégale. Cet accord prévoit notamment l’instauration d’autorisations préalables d’accès aux ports ainsi que des inspections régulières des permis de pêche, du matériel utilisé et des livres de bord.
Mais pour s’assurer que ces mesures soient respectées, les ONG comme Greenpeace pensent que les États maritimes concernés ont besoin entre autres, de bateaux de patrouille, de moyens de surveillance aérienne et de systèmes de contrôle, etc. Ils doivent également investir dans la formation de personnel, mettre en place des procédures d’enquêtes adéquates, évaluer les stocks de poisson et créer des programmes de pêche durable. Malheureusement, ces pays n’ont pas les finances et les compétences nécessaires pour le faire. En ce sens, l’aide de l’UA et du FAO est donc vitale pour eux. Par ailleurs, pour que la lutte contre la pêche illégale soit efficace, il faut qu’ils échangent entre eux, compétences et renseignements afin que les flottes qui sont écartées des eaux d’un pays, ne puissent pas se diriger vers celles d’un pays voisin.
Source: www.AfriqueExpansion.com
Date: Mercredi, 03 Novembre 2010.