Les experts de l’UA ont appelé à la professionnalisation du secteur de la pêche pour qu’il puisse contribuer efficacement au développement économique des Etats africains.(photo/ M.A) |
Malgré ces atouts, ce secteur est confronté à certaines réalités liées aux nouveaux défis qui menacent la survie des espèces halieutiques et le développement durable de ce secteur important pour son apport en protéines, et les emplois. Mais, les experts ont déploré une prédominance de pêcheurs artisanaux et l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, notamment des ingénieurs et des chercheurs. Alors qu’il en faut en nombre suffisant afin de contrôler l’exploitation des eaux et lutter contre les maux qui menacent la pêche durable en Afrique. On peut citer, entre autres, la menace des stocks de poissons due aux mauvaises pratiques de pêche, la surexploitation des ressources, la pêche illicite. Au niveau de l’aquaculture, il a été évoqué le faible niveau de vulgarisation des techniques de production, qui a ralenti le développement de ce secteur.
Au niveau de l’écosystème marin, l’approche doit être basée sur des facteurs tels que la productivité, les activités de pêche, la pollution des eaux et des écosystèmes, la socio économie et la gouvernance. Il faut également valoriser certains emplois connexes à la pêche, notamment le tissage de filets, le traitement et la transformation du poisson en créant des modules spécifiques. C’est pourquoi l’Union africaine accorde une priorité à la création de centres d’excellence africains pour la pêche et l’aquaculture sur la base des structures existantes. Les formations des spécialistes et ingénieurs vont constituer un vivier de main-d’œuvre qualifiée pour renforcer la surveillance maritime, les recherches halieutiques et pour une évaluation et le suivi des plans d’eau par les pays et les régions riveraines. Ces compétences vont booster le développement de l’aquaculture qui a connu une évolution « décevante » en raison, essentiellement, de l’inadéquation des approches adoptées et des méthodes de suivi.
En marge de la formation, d’autres aspects doivent être pris en compte. Il s’agit du financement des structures spécialisées de recherches sur la pêche et l’amélioration des conditions de travail des employés pour freiner la fuite des compétences et de la main-d’œuvre qualifié insuffisante vers d’autres secteurs plus juteux. Les experts estiment qu’il faut corriger ces lacunes. Cela suppose l’engagement des Etats à définir ou adapter les modules de formations aux réalités du secteur de la pêche et de l’aquaculture.
L’engagement des gouvernants africains à promouvoir la formation des acteurs de pêche est plus que nécessaire. Mais le plus important est d’adapter le contenu des modules aux réalités du secteur. Le faisant, ils pourront créer de nouveaux emplois et disposer de main-d’œuvre qualifiée afin d’améliorer les pratiques de production et de rentabilité des stocks des poissons la diversité des espèces de culture aquacole et la préservation des espèces, etc. La réalisation de ces activités impose d’importantes capacités humaines et un développement institutionnel à travers le continent afin de réaliser pleinement le potentiel de l’aquaculture pour la sécurité alimentaire, l’allègement de la pauvreté et la croissance économique. Si rien n’est fait pour préserver les espèces et inscrire les activités de pêche dans la durée, la faim et la malnutrition vont gagner le monde et la prévalence de certaines maladies tels que les cancers vat croître.
Il faut rappeler que le ratio protéines de poissons et l’ensemble des protéines animales consommées est estimé à 16,1% pour le monde, mais à 17,9% pour l’Afrique, ce qui montre l’importance du poisson dans le régime alimentaire des Africains. Le secteur fournit une source directe de moyens d’existence à plus de 10 millions d’Africains et plus de 50 millions sont engagés dans des activités connexes du secteur comme activités secondaires, mais qui sont cruciales dans les zones rurales.
Source: Zanzibar (Journal L’inter du 30 juin 16)