CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS DE LA PÊCHE: Nécessité d’une stratégie d’exploitation durable des ressources du continent.
(Le Soleil 22/09/2010)
La première Conférence des Ministres Africains de la Pêche et de l’Aquaculture (Cmapa) s’est ouverte lundi dernier à Banjul, la capitale gambienne. Cette rencontre de trois jours permettra de réfléchir sur les voies et moyens de fédérer les stratégies et actions susceptibles de conduire à une exploitation rationnelle et durables des ressources halieutiques.
Un consensus s’est dégagé des propos liminaires qui ont marqué, lundi dernier, l’ouverture officielle de la première conférence des ministres africains chargés des Pêches et de l’Aquaculture et qui porte sur le thème : « La pêche et l’aquaculture au service du développement économique du continent africain ». Il s’agit de la précarité de la situation du secteur de la pêche et la nécessité de développer une synergie autour de la recherche de solutions pour garantir une exploitation durable des ressources halieutiques.
De l’avis du ministre gambien des Pêches, de l’Hydraulique et des Relations avec le Parlement, Lamine Kebba Bajo, mettre en place une plateforme de coopération régionale pour traiter les problèmes du secteur est la seule voie pour assurer efficacement la protection des ressources halieutiques. Surtout que ces dernières assurent déjà, et pour une bonne part, la sécurité alimentaire et des revenus consistants aux populations.
Selon un rapport de l’Union africaine sur les progrès accomplis ces quatre dernières années, après le sommet « fish for all » (poisson pour tous), le secteur de la pêche apporte une contribution essentielle à la sécurité alimentaire et nutritionnelle à 200 millions d’Africains et fournit du revenu à plus de 10 millions de personnes engagées dans la production, le développement et le commerce. Le poisson est aussi devenu une denrée d’exportation principale pour l’Afrique. Seulement, le constat malheureux est que les stocks naturels de poissons sont en train d’atteindre les limites de capture, alors que la production de l’aquaculture est encore insuffisante.
Mieux gérer les stocks naturels
C’est pourquoi d’ailleurs, conscients de la situation, les chefs d’Etat et de gouvernements africains, à travers le Nepad, ont adopté une vision globale de développement pour l’Afrique et ont approuvé le programme détaillé de développement agricole pour l’Afrique (Pddaa) comme cadre pour la restauration de la croissance de l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique. Et dans le cadre du Pddaa, lors du sommet « poisson pour tous » de l’union africaine et du Nepad tenu à Abuja en 2005, ils ont également approuvé le plan d’action du Nepad pour le développement de la pêche et de l’aquaculture en Afrique visant l’amélioration de la gestion des stocks naturels de poissons, le développement de la production de l’aquaculture et le renforcement du commerce du poisson sur les marchés domestiques, régionaux, internationaux. Notamment par l’augmentation des investissements dans les domaines critiques de la pêche continentale et de la pêche marine côtière, et de l’aquaculture.
Partant de toutes ces actions déjà engagés par les chefs d’Etat et de gouvernements, notamment dans le cadre du Nepad, la première conférence des ministres africains de la pêche et de l’aquaculture qui a été précédé hier de la réunion des experts Africains des pêches et de l’aquaculture, va se pencher sur les stratégies communes à développer afin de renforcer les capacités du secteur en matière de création de richesses et de sécurité alimentaire. Il s’agira d’aller vers l’harmonisation des politiques de pêche, mais aussi la mise en place de nouveaux accords pour l’accès à la pêche, ainsi que le renforcement de la lutte contre la pêche illicite. La rencontre a été précédée d’une formation de cinq jours de journalistes africains sur les enjeux de la pêche artisanale.
Source: www.africatime.com