COTE D’IVOIRE, INVENTAIRE NATIONAL DE COLLECTE DES DONNEES SUR LA PECHE.
1. INFORMATIONS GENERALES RELATIVES AUX PÊCHES EN COTE D’IVOIRE.
La filière halieutique est à la fois importatrice et exportatrice. Elle produit 30% du poisson consommé (la consommation est estimée à de 275 000 tonnes soit 16,2 kg/habitant/an). La pêche maritime débarque en moyenne annuelle de 63 000 tonnes et les pêches lagunaire et continentale de 30 000 tonnes. Le déficit est de182 000 tonnes qui sont à importer. L’industrie halieutique est compliquée car les trois conserveries à terre mettent de 121 000 tonnes de thon en boîtes pour l’exportation.
La part du secteur halieutique dans le PIB agricole est estimée à 3,2% et sa contribution au PIB total s’évolue à 0,8%. Elle génère 66 milliards de FCFA.
La Côte d’Ivoire dispose d’une façade maritime de 550 km, d’un plateau continental de 11,000 km2, de trois lagunes (Ebrié, Aby et Tadjo) couvrant 1 500 km2, de quatre lacs artificiels qui servent comme barrages hydroélectriques (Ayamé, Kossou, Buyo et Taabo), et totalisent 1 700 km2 y compris des fleuves.
2. STRUCTURE DE LA PECHE
2.1 UNITÉS DE PÊCHE
La flottille comprend:
chalutiers: en 1997 la Côte d’Ivoire comptait 20 chalutiers. Ce nombre est relativement stable. Il est de 17 en 2001 dont 6 chalutiers étrangers (35 pour cent);
sardiniers: au nombre de 22 en 1997, il en reste 13 en 2001. Ils battent tous pavillon ivoirien;
crevettiers: de 4 en 1997 le nombre est passé à 8 en 1999. Ils sont absents des lieux de pêche en 2001;
thoniers: ils sont tous étrangers (24 senners);
le parc piroguier de la pêche artisanale est composé essentiellement de pirogues qui travaillent sur les lacs, les lagunes et la mer. Les pirogues qui opèrent en mer sont motorisées.
2.2 Pêche artisanale
Pêche artisanale maritime
La pêche maritime artisanale est pratiquée par les pêcheurs au filet maillant et à la ligne a partir des pirogues. Egalement les sennes de plage sont utilisées. Les bonnes saisons de pêche sont de décembre à février et du mois de juillet jusqu’au mois de septembre.
Pêche artisanale lagunaire
La pêche lagunaire en Côte d’Ivoire est considérée comme une forme de pêche maritime car elle est couverte par le Service d’Appui à la Pêche Artisanale Maritime et Lagunaire.
2.3 Pêche artisanale continentale
La Côte d’Ivoire compte quatre principaux barrages hydro-électriques qui constituent les principaux lieux de concentration des activités de pêche artisanale continentale. Ce sont les lacs de Kossou (800 km²), de Buyo (600 km²), d’Ayamé (160 km²) et de Taabo (70 km²). Les principales espèces capturées se composent de Oreochromis niloticus, Chrysichthys spp, Heterotis niloticus, de Heterobranchus spp, de Labeo coubie, Alestes spp et de Hemichromis fasciatus.
2.4 Pêche industrielle
La pêche maritime industrielle est assez importante pour le marché local. Une vingtaine de chalutiers nationaux exploitent les ressources en poisson sur le plateau continental. Les bateaux étrangers ne débarquent pas leurs captures à Abidjan.
Pêche thonière
Le CRO s’occupe de la recherche des ressources hauturières, surtout les thons et les porte-épées. Il est à noter que les mesures de gestion sont prises à l’ICCAT, mais la Côte d’Ivoire contribue à l’aménagement de ces ressources par la transmission des résultats des activités de l’observatoire thonier au Port de Pêche à Abidjan. L’Observatoire thonier collecte des statistiques sur les quantités de thons et leur composition spécifique qui sont destinées à alimenter les conserveries.
La pêche thonière est également pratiquée par des pêcheurs artisanaux qui débarquent leurs captures des filets maillants. Des thons qui sont refusés par les usines de traitement sont débarqués comme « faux thons ». Un programme de collecte des statistiques a été entamé en 2006 pour mieux connaître l’ordre de magnitude de cette catégorie de poissons.
2.5 Ressources maritimes
Ressources pélagiques
La plupart des pêcheurs artisanaux ciblent les petits pélagiques, c.a.d. les sardinelles, les brochets (barracudas), les carangues (Caranx spp), les fritures (Brachydeuterus auritus), etc. Les pélagiques également ciblés sont les marlins, les poissons-voiliers et les maquereaux espagnols, etc.
Il faut noter que le plateau continental ivoirien est relativement étroit, expliquant la faiblesse des potentialités ivoiriennes qui ne dépassent guère 10 000 tonnes de biomasse. La pêche sardinière est faite par des sardiniers senneurs basés à Abidjan. Leurs prises se composent de poissons dits de ” petits pélagiques ” (Sardinelles, Maquereaux, Pelons, Anchois), qui sont des ressources partagées avec le Ghana voisin et dans une moindre mesure avec le Togo et le Bénin. La sardinelle ronde (Sardinella aurita) qui a connu un effondrement en 1974 est redevenue, depuis 1984, l’espèce dominante.
Ressources démersales
Il s’agit des ressources en poissons, crustacés et céphalopodes. Le premier groupe est le plus important ; les représentants du deuxième sont également exploités mais exportés. Les céphalopodes font partie des captures accessoires et ne sont pas vraiment ciblés.
Poissons
Les poissons sont subdivisés en espèces qui se trouvent sur les fonds chalutables (Pseudotolithus spp, Galeoides, poissons plats, etc.) et celles qui vivent sur les fonds rocheux (Lutjanus, Sparus, mérous, etc.).
Crustacés
Dans la région des embouchures des fleuves se trouvent les fonds à crevettes, qui sont pêchées surtout par les bateaux étrangers. Pour éviter de la confusion il est à noter que le nom « langouste » est utilisé pour la catégorie commerciale des crevettes des espèces Penaeus.
Céphalopodes
Les poulpes sont rares dans les captures ; les autres espèces ne sont pas ciblées. Au cas de débarquements des céphalopodes ce sont des prises accessoires.
3. POLITIQUE ET GESTION DE PECHE
La pêche artisanale (maritime, lagunaire et continentale) représente une véritable potentialité. La production peut encore s’accroître dans le cadre d’une orientation politique claire et d’une stratégie d’exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
Pour plus d’information visitez: WWW.FAO.ORG