Les Chefs d’État et de gouvernement des 54 pays de l’Union africaine se réuniront au Togo en 2016, avec des experts et des leaders du monde économique, pour la Conférence de Lomé sur la sécurité maritime en Afrique et le développement (TOGO 2015), organisée par Richard Attias & Associates.
Cette rencontre vise à établir un cadre concret d’action et de coopération permettant, à l’échelle africaine et internationale, de lutter contre la piraterie, le terrorisme, les trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains, de mettre un terme à la pêche illégale qui ruine les écosystèmes africains, ainsi que de lutter efficacement contre la pollution des mers.
Ige Olatokunbo, la Directrice générale du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), s’est rendue cette semaine dans la capitale togolaise, et a rencontré le Premier Ministre Komi Selom Klassou afin de discuter des préparatifs du sommet de l’Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique qui aura lieu en mars 2016. Le Togo entend jouer un rôle majeur dans ce sommet. Le pays veut amener ses partenaires de l’UA à prendre une position commune sur les questions de sécurité maritimes. À ce jour, il n’y a aucun code de conduite ou charte entre les pays africains pour régir les questions de sécurité maritime en pays africains de manière transversale et collaborative.
Cette question est pourtant centrale notamment après la multiplication ces dernières années d’actes de piraterie (le Togo, le Ghana, la Somalie, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, pour ne citer qu’eux, en ont récemment fait les frais) mais aussi la pêche illégale et la pollution de l’écosystème marin. Ces enjeux multiples seront traités par les 54 pays membre de l’Union Africaine (UA) en se basant sur les sommets de Yaoundé (juin 2013) et des Seychelles (février 2015), grâce au soutien logistique et à l’organisation du l’agence de communication stratégique et d’organisation d’événements Richard Attias & Associates, catalyseur du développement et de l’échange d’idées à l’échelle mondiale.
Alors qu’elle progresse un peu partout dans le reste du monde, la sécurité maritime en Afrique est encore largement problématique. En 2013, 51 attaques ont eu lieu dans le golfe de Guinée, épicentre de la piraterie en Afrique, soit en moyenne une attaque par semaine, et cette tendance ne baisse pas. Pour le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, les actes de piraterie dans les golfes d’Aden et de Guinée font perdre au moins 7 milliards de dollars à l’Afrique tous les ans.
Au cours des dix dernières années, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic mondial de drogue, en provenance d’Amérique latine et à destination de l’Europe (principalement pour la cocaïne, la méthamphétamine et l’héroïne). Les revenus sales créés par le trafic de drogue peuvent renflouer les caisses des groupes rebelles et extrémistes tout en affectant les sociétés. Les narcotrafiquants fragilisent les institutions des Etats et peuvent peser sur le cours des élections. Pour Faure Gnassingbé, à l’initiative de la Conférence de Lomé sur la sécurité maritime en Afrique et le développement, il importe que l’Afrique se donne les moyens nécessaires pour enrayer les actes criminels en mer et s’investisse dans la réalisation de la vision 2063 de l’Union Africaine pour l’Afrique.
La sécurité maritime du continent passera d’abord par un renforcement de la sécurité maritime en Afrique orientale et australe et océan Indien (MASE) et Routes Maritimes Critiques de l’océan Indien (CRIMARIO). Cela permettra d’instaurer la sécurité et la stabilité et aidera l’espace maritime africain à atteindre son plein potentiel et à contribuer de manière durable au développement du continent. Il s’agit également de mettre un terme à l’impunité qui entoure les violations des normes environnementales sur la côte africaine. Fuites sur un pipleline de Shell au Nigeria en 2008, déversement de plusieurs milliers de litres de pétrole par China National Petroleum Company au Tchad en août 2013, déversement par la multinationale hollando-suisse Trafigura de 500 tonnes de résidus toxiques dans les environs d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, entraînant la mort de 17 personnes et l’intoxication de plusieurs dizaines de milliers d’Ivoiriens, l’histoire du littoral africain est jalonnée d’incidents environnementaux qui ont considérablement impacté ses écosystèmes. A cela il faut ajouter la pêche illégale dans les eaux africaines, qui prive le continent d’une large partie de ses ressources. La pêche illicite fait perdre quelque 170 milliards de francs CFA (260 millions d’euros) à la seule Afrique de l’ouest chaque année.
En s’associant, l’Afrique compte prendre le problème en charge, et ne pas laisser les pays occidentaux imposer leurs pratiques et vision – tout en se donnant carte blanche pour venir pêcher et polluer les eaux maritimes des pays pauvres comme ils l’ont fait par le passé. Les aides seront néanmoins bienvenues, en particulier les échanges de savoirs et les soutiens financiers. Et de fait, ce sommet a déjà su mobiliser. L’Union Européenne, d’une part, s’est engagée à financer les programmes MASE et CRIMARIO à hauteur de 37,5 et 5,5 millions d’euros respectivement. La Chine d’autre part, a aussi annoncé vouloir mettre la main à la pâte : le président chinois Xi Jinping a annoncé ce vendredi un don de 60 millions de dollars à l’Union Africaine afin de financer les opérations de forces permanentes en Afrique et renforcer leur capacité à … Continuez la lecture