Le constat est là. La pêche illicite fait perdre à l’Afrique de l’Ouest, environ 1,3 milliard de dollars par an. C’est ce que révèle la Conférence de haut niveau sur la transparence et le développement durable en Afrique qui vient de s’achever mardi dernier à Nouakchott.
C’est une énorme perte que subit l’Afrique de l’Ouest face à la pêche illicite qui se pratique sur ses côtes. C’est ce qui ressort de la Conférence de haut niveau sur la transparence et le développement durable en Afrique qui vient de s’achever à Nouakchott. Selon un communiqué parvenu à Wal Fadjri, chaque année, l’Afrique de l’Ouest perd environ 1,3 milliard de dollars, soir 800 milliards de francs Cfa, à cause de la pêche illicite qui dévaste aussi les communautés côtières à travers la perte d’emplois, de commerce, de sources de protéines et la destruction de l’environnement.
Proposé par le Gouvernement mauritanien à la fin de la conférence et adopté par les participants, la Déclaration de Nouakchott met en exergue une série de mesures visant à lutter contre les flux financiers illicites et la pêche illégale. En effet, souligne le communiqué, les côtes mauritaniennes sont une des zones les plus abondantes en ressources halieutiques de la planète. Cependant, ce pays d’Afrique de l’Ouest, avec une population d’environ 3,5 millions d’habitants, n’a jamais reçu un traitement équitable pour ses ressources, entravées par la pêche illégale et le manque d’usines de transformation. Ce qui limite la création d’emplois supplémentaires.
S’appuyant sur le Plan d’action de la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans-horizon 2050 (Aim) de l’Union africaine et la déclaration de 2015-2025 comme la Décennie africaine des mers et des océans, le président Ould Abdel Aziz a exhorté les autres dirigeants des pays côtiers d’Afrique à renforcer la transparence dans la gestion des pêches, y compris en ce qui concerne l’octroi de licences et le contrôle de la pêche illégale. «Les gouvernements africains ont un rôle potentiellement crucial à jouer dans la lutte contre la pêche illégale, mais la communauté internationale doit également assumer sa responsabilité dans la lutte contre les bateaux étrangers qui violent les eaux africaines», a-t-il précisé, se référant à l’Accord Mesures du Ressort de l’Etat du Port (Port State Measures Agreement) qui a encore besoins d’être ratifié par 11 autres pays avant d’entrer en vigueur.
«C’est la première conférence de l’Union africaine dans la Décennie des mers et océans africains, alors quelle meilleure façon de commencer que de renforcer l’engagement à protéger nos ressources marines, en particulier nos pêches», a ajouté le président mauritanien qui a annoncé devant la conférence le lancement de l’initiative de transparence dans le secteur de la pêche maritime en Mauritanie. «Le monde veut et a besoin de ressources de l’Afrique. Par conséquent, la communauté internationale doit également assumer sa responsabilité dans la gestion de ces ressources, avec des offres équitables seules en mesure de résister à l’épreuve du temps» a déclaré le président Mohamed Ould Abdel Aziz à la conférence.