C’est du moins ce qui ressort de la 23e session ordinaire du conseil d’administration de la Midepecam présidée la semaine dernière par Dr. Taiga, ministre en charge des Pêches. Le montant alloué à cette structure permettra sans doute de booster cette activité en proie à de nombreuses difficultés. En effet, depuis quelques temps, la filière de la pêche et de l’aquaculture connaît de constantes pénuries malgré son fort potentiel (le pays dispose de quatre milliards d’hectares d’eau disponibles). Un problème dû au fait que la production locale n’entre pas dans le circuit conventionnel de commercialisation ; aux changements climatiques, la demande sans cesse croissante, le développement des techniques et des technologies de pêche parfois inappropriées.
A ces obstacles, il faut ajouter l’exploitation abusive des ressources opérée par les pêcheurs étrangers à l’exemple des Béninois, Ghanéens, Maliens, Nigérians ; la pêche illicite effectuée par des Indo-pakistanais, et surtout des Chinois sur les eaux territoriales nationales. Preuve en est, un bateau chinois a été condamné en juin dernier, à payer une amende de 400 millions de FCFA au trésor public pour activité illégale. L’on constate également que se sont les Maliens, Nigérians ou encore Ghanéens qui s’intéressent beaucoup plus à la pêche au pays. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement a mis en place un programme pour relancer la filière locale et des opérateurs privés qui se lancent de plus en plus dans la pisciculture pour élever des espèces comme le tilapia.
Au niveau de l’aquaculture, les producteurs évoquent le manque de moyens financiers pour investir dans ce secteur. Rappelons que la Midepecam a pour mission de contribuer de manière substantielle à l’augmentation des captures issues de la pêche artisanale. Créée en 1977, la structure est chargée d’aider les pêcheurs-artisans, à travers la fourniture et l’entretien du matériel de pêche, d’améliorer le circuit de distribution des captures de la pêche artisanale et de la formation des pêcheurs, le développement de la pêche semi-industrielle.
«Les défis qui vous interpellent se résument en la production massive des produits halieutiques pour assurer non seulement la couverture des besoins alimentaires des populations camerounaises, des industries locales, mais aussi la conquête des marchés sous régionaux et internationaux. Je vous exhorte à mettre l’accent sur un appui déterminant à l’émergence et à la vulgarisation rapide et efficace d’une aquaculture commerciale, pour résoudre rapidement la problématique de l’augmentation des ressources halieutiques sans mettre en danger la biomasse», a déclaré le Dr. Taïga. Cette structure est présente à Kribi, Edéa et Mouanko dans la Sanaga Maritime, à Douala dans le Wouri, à Limbe dans le Fako, à Bamusso dans le Ndian.