La Haute Commissaire de la Gambie au Royaume-Uni et ancienne procureure en chef de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a appelé à une action immédiate et coordonnée pour protéger les océans contre l’anarchie, soulignant que la bataille pour le contrôle des océans du monde a atteint un point critique, alors que des réseaux criminels exploitent la faiblesse de l’application des lois pour piller les ressources marines et déstabiliser les économies côtières.
« Nos océans sont assiégés », a alerté la juriste de renom. « Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de perdre non seulement des milliards en ressources économiques, mais aussi la stabilité des nations et les moyens de subsistance de millions de personnes qui dépendent de la mer », a-t-elle averti.
Avec une perte estimée à 2 milliards de dollars par an due à la pêche illégale rien qu’en Afrique de l’Ouest, la Haute Commissaire a pointé du doigt les conséquences alarmantes de la criminalité maritime, qui alimente l’insécurité alimentaire, les difficultés économiques et même les migrations de masse.
Selon Son Excellence Bensouda, sept millions de personnes en Afrique de l’Ouest dépendent directement de la pêche pour survivre, et les chalutiers industriels, opérant en dehors des lois, épuisent les stocks de poissons et privent ainsi des communautés entières de leur avenir.
Elle a appelé à des mesures urgentes pour lutter contre cette crise en renforçant les cadres juridiques, en améliorant la coopération régionale et en utilisant des technologies de pointe telles que le suivi par satellite et la détection des menaces basée sur l’intelligence artificielle.
« Avoir des lois sur le papier est inutile sans application. Nous devons investir dans la sécurité maritime, déployer des systèmes de surveillance en temps réel et tenir les contrevenants responsables. Les océans n’appartiennent pas aux criminels, ils nous appartiennent à tous », a-t-elle insisté.
