Le Comité des Pêches du Centre-Ouest du golfe de Guinée (CPCO) a participé à un atelier important visant à aborder les impacts du changement climatique sur les pêches et à élaborer des stratégies d’adaptation économique. L’événement, organisé par la Conférence Ministérielle sur la coopération halieutique entre les États africains riverains de l’océan Atlantique (COMHAFAT) en collaboration avec le Réseau africain des femmes opérant dans le secteur de la pêche (RAFEP), s’est déroulé le 6 février 2025, à Agadir, au Maroc, en marge de la 7ème édition du Salon Halieutis.
L’atelier a réuni un groupe diversifié de parties prenantes, notamment des Ministres du gouvernement, des Organisations Internationales, des experts des pêches et des représentants des femmes dans le secteur de la pêche. Parmi les participants notables figuraient M. Sidi Tiémoko TOURÉ, Ministre des Ressources Animales et Halieutiques de la Côte d’Ivoire et Président de la COMHAFAT, et Mme Zakia DRIOUICH, Secrétaire d’Etat à la Pêche Maritime du Maroc. Ont également participé à l’événement les Ambassadeurs du Japon et de l’Angola au Maroc, des représentants d’ONU Femmes (Bureau de Rabat) et des membres de la Fondation Mohammed VI pour l’Environnement. En outre, les Secrétaires Exécutifs et permanents des organismes régionaux de pêche tels que le CPCO, la CSRP et la COREP ont joué un rôle crucial dans les discussions, ainsi que des représentants du Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine (UA-BIRA).
Sous le thème « Sensibiliser aux impacts du changement climatique et aux stratégies d’adaptation économique », l’atelier s’est concentré sur les défis posés par le changement climatique aux communautés de pêcheurs artisanaux. Les principaux enjeux abordés comprenaient l’érosion côtière, le déplacement des stocks de poissons et la redistribution des espèces de poissons en raison de la hausse des températures des océans. Les participants ont examiné comment ces changements menacent la sécurité alimentaire et ont un impact sur les moyens de subsistance des communautés locales de pêcheurs. La contribution du CPCO a mis en évidence la nécessité de renforcer les infrastructures portuaires, d’améliorer les systèmes de surveillance et d’adopter des techniques de pêche durables pour renforcer la résilience des communautés de pêcheurs dans le centre-ouest du golfe de Guinée.
Une composante majeure de l’atelier a été consacrée au rôle des femmes dans l’adaptation des pêches. La RAFEP, aux côtés de partenaires tels qu’ONU Femmes et l’UA-BIRA, a souligné la nécessité d’autonomiser les femmes engagées dans la pêche en améliorant leur accès aux ressources financières, à la formation et aux technologies modernes. Les discussions ont porté sur les stratégies de diversification économique, l’adoption de pratiques de pêche durables et la formation de coopératives qui permettraient aux femmes d’obtenir un meilleur accès aux marchés et une plus grande sécurité économique. Ces efforts ont été considérés comme cruciaux pour garantir que les femmes du secteur de la pêche puissent s’adapter au changement climatique tout en préservant leurs moyens de subsistance.
Le rôle de la recherche scientifique dans la résilience climatique a également été un thème central de l’atelier. Des experts d’institutions telles que l’Institut national de recherche halieutique (INRH) et la Commission Régionale des Pêches du golfe de Guinée (COREP) ont fourni des informations sur la manière dont le changement climatique modifie les écosystèmes marins. Ils ont souligné l’importance d’utiliser des approches fondées sur des données pour anticiper ces impacts et élaborer des stratégies d’adaptation durables. Les participants ont convenu que le renforcement de la recherche, la promotion de modèles d’entreprise résilients au changement climatique et la promotion de la coopération régionale étaient des étapes clés pour assurer la durabilité à long terme des pêcheries africaines.
Les participants ont conclu l’atelier en présentant une série de recommandations stratégiques. Les principaux points à retenir sont les suivants : la nécessité d’aborder les défis climatiques par le biais de la recherche scientifique, de s’assurer que les politiques et les mesures d’adaptation sont fondées sur des données probantes et de renforcer la coopération régionale pour lutter contre la pollution marine en mettant l’accent sur la réduction des déchets plastiques.
La COMHAFAT a annoncé son intention de créer une plateforme d’échange où les parties prenantes pourront partager leurs idées sur les impacts du changement climatique, tels que l’érosion côtière. La COMHAFAT a également proposé d’organiser un symposium sur la pollution, réunissant des experts internationaux pour explorer des solutions permettant d’atténuer la dégradation de l’environnement dans le secteur de la pêche. L’atelier a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes, recommandant vivement aux membres de la RAFEP de s’engager auprès des bureaux d’ONU Femmes dans leurs pays respectifs pour bénéficier de programmes de renforcement des capacités et d’une assistance financière.
Traduit par
Yolande Djatougbé